En voilà un projet singulier. Mais déjà connu. En 2016, Les Claypool et Sean Lennon ont laissé libre cours à leurs délires et leur créativité, accouchant d’un album très inégal et original à la fois. Un disque sympa mais pas inoubliable, souffrant d’une trop grande générosité d’effets et d’idées. En gros, un bordel musical sans nom. Alors oui, j’espère en lançant l’écoute de ce disque que les compères ont un peu rangé leurs jouets, qu’ils ont structuré le tout un peu mieux. « Little fishes » est effectivement plus « carrée ». Mais pas plus mémorable, hélas. « Bottle of rockets », en revanche, est vraiment ce que je m’imaginais au départ de cette union improbable : une pop fusion hybride à la fois magnifique et pétillante. « South of reality » voit Claypool prendre l’ascendant, mais ça fonctionne bien. « Boriska » rétablit un certain équilibre, mais on lui préfère quand même l’autre ; allez comprendre, l’être humain est inconstant ! « Easily charmed by fools » baigne dans le délire Claypoolien, fun et fou ; un peu trop pour moi. En revanche, j’avais déjà eu l’occasion de jeter une oreille sur « Amethyst realm », et elle me plaît toujours autant, psychédélique, pop et fantasque moment de poésie. « Toady man’s hour » se la joue prog psyché et groovy. « Cricket chronicles revisited » ajoute à cela des effluves world. Et enfin, « Like fleas » nous laisse un peu sur notre faim, mais nous permet au moins de nous donner envie d’approfondir le sujet. Bilan donc plus positif pour cette suite plus accessible et équilibrée !