Sylvaine, c’est peut-être un nom qui ne vous dit rien, ou peut-être vous rappelle-t-il une tante dont la moustache piquait, celle qui vous rendait visite une fois par an pour les vœux de fin d’année. Mais si je vous parle d’Alcest, par contre, ça parlera à un plus grand nombre de fans de musique metal moderne et ouverte. Sylvaine est auteure-compositrice et s’illustre dans un genre assez en vogue aujourd’hui, celui du post black à tendance shoegaze et ambiant. Et s’est entourée pour cet opus de pas mal de petits frenchies (en même temps, ce disque sort chez le français Season Of Mist), dont Neige d’Alcest. Et je ne vais pas vous la faire à l’envers, ça s’entend. Bien sûr, la donzelle ayant démarré sa carrière il y a quelques années, on parlera plutôt de convergence d’envies à la temporalité parallèle que d’influences de l’un sur l’autre, mais bon, quand même, c’est bonnet rouge et rouge bonnet (vieux barbu, t’as vu, je pense à toi, pense à moi !). Donc, les fans de black shoegaze qui sait parfois sortir de la contemplation pour regagner des territoires plus black nineties ambiant seront en territoire connu. Sylvaine a une jolie voix claire, les compos sont toutes de très grande qualité (même si je n’aurais pas forcément fait débuter l’album par une chanson-titre un peu trop sobre à mon goût), et si le disque a plus tendance à verser du côté rock que metal, quelques passages sont là pour nous rappeler qu’on est quand même pas chez mémé. Ainsi vous conseillerai-je l’excellent « Morklagt » dont chaque partie est parfaitement calibrée, ou encore « Severance », qui lui fait écho. Mais le reste de l’album est très agréable aussi. On pourra toujours reprocher un léger manque de mordant à ce disque, mais il reste dans son genre une pure réussite, pleine de feeling, de douceur et de nostalgie.