
Réveillés d’un long sommeil en 2020, les membres de Somnus Throne se sont rendus compte avec un effarement teinté d’effroi que Kyuss avait splitté entre-temps. Il était donc temps que quelqu’un prenne la relève et abreuve le globe d’un stoner sludge psyché bien gras avec une voix pas trop chargée en houblon et en gravillons. Je schématise un peu, mais c’est vrai que les styles des deux groupes ont une certaine similarité ; il sera donc de bon ton de recommander l’écoute de l’un aux fans de l’autre. « Nemesis lately » est le deuxième album d’une formation donc assez productive. L’album est constitué de six titres affichant une durée totale de plus de 40 minutes : ni trop ni trop peu donc. Et oui, bien sûr, le combo ne fait pas grand-chose ni pour contredire l’image de « rock de gué-dro » du genre, ni les remarques du type « ah, mais c’est toujours la même chose leurs riffs ma petite dame ! ». Oui, les six titres ont la garde alternée de bon gros riffs bien gras naviguant dans les mêmes marécages, un peu loin de la Californie de Somnus Throne. La voix plus aérienne que chez les voisins apporte vraiment autre chose, et au fur et à mesure des titres on se rend compte que le riffing des gars est vraiment affûté. Le court passage acoustique de « Calm is the devil » nous prend par surprise, et on se dit que c’est dommage que Somnus Throne n’ait pas un peu plus truffé « Nemesis lately » de surprises de ce type. Ceci dit, le disque est déjà assez solide, et sera un mets de choix pour les fans du genre.