SIXTEEN HORSEPOWER : Sackcloth ‘n’ ashes

Ce premier album du groupe franco-américain a été au rock ce que la nutella a été à la tartine : une révélation. De sa traînée (de poudre?) sont nées de multiples formations qu’on qualifiera de country gothique ou d’americana gothic. Mais ici, on parlera plutôt de cow punk. Un style hérité de Gang Of four, Violent Femmes, et de l’éducation musicale naturelle de David Eugène Edwards au sein d’une famille protestante de la bible belt, et d’un grand-père prédicateur. Tout ça sonne un peu trop sage selon vous ? C’est que vous n’avez pas encore lancé l’écoute. « I seen what I saw » réinvente l’americana, en y apportant une noirceur et une emphase jamais croisées jusque-là. Je me souviens qu’après ce premier titre, je m’étais dit à l’époque que j’avais trouvé mon nouveau groupe préféré. Et c’est vrai qu’il a été pendant des années un incontournable pour moi, un « pit stop » régulier. A vrai dire, ce disque l’est toujours ; j’ai beau avoir écumé les mers dark americana depuis, jamais je n’ai trouvé une expression aussi intense du genre. Parce que « Sackcloth n’ ashes » n’est pas seulement sombre, il est aussi sauvage. Et que sa foi, exposée de façon plus qu’ostentatoire, a quelque chose de malaisant et fascinant, comme sortie d’un autre âge. David Eugene Edwards avoue bien volontiers que sa musique préférée reste celle utilisée durant les prêches de son aïeul, soit un héritage des mélodies et mots médiévaux. Mélangez tout ça et vous obtenez un disque, un style, un groupe unique, ni vraiment rétro mais pas moderne pour autant, trop sulfureux pour du rock, trop alternatif pour de la country ou de la folk mais pas outrancier comme le punk. Franchement, vous en avez vu beaucoup des disques notés 10 ici ? Alors vous attendez quoi ?

Paroles de l’album

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