En 2004, j’ai découvert le premier album de Senses Fail, “Let it unfold you”. Le groupe y développait un emo rock / post hardcore très en vogue à l’époque. De façon vraiment pas dégueulasse, c’est vrai, mais pas non plus de quoi perdre la tête et suivre le groupe sur toutes ses tournées. Du coup, ce disque que j’avais bien aimé, ce groupe que j’avais trouvé prometteur, pfiou, évanoui de mes souvenirs après peu de temps. Depuis, Senses Fail a sorti six disques et connu de multiples changements de line-up. D’ailleurs, ne subsiste que le vocaliste du premier line-up. Ce disque est, forcément serait-on tenté de dire, plus sombre et moins pop punk que celui que ma base de comparaison (qui date, c’est vrai). Il faut dire que l’époque n’aide pas à alléger les pensées, et ce même si James Nielsen est père depuis peu ; la situation anxiogène le pousse même ici à se poser des questions sur le fait même d’élever des enfants dans ce monde. Et bien sûr, ces questions, tout parent se les pose avant ou après. Mais ça vous donne une idée de l’ambiance ici. Une idée transmise aussi par une pochette digne d’un disque de black metal. Tout commence par une intro lancinante, qui sert juste de tremplin au terrible “End of the world / a game of chess”. Par contre, petite douche froide avec le trop timoré “The fire sermon” qui rappelle le passé du combo du New Jersey. Même chose pour “I am error” et son refrain “Only love will save us”. “Death by water” repart dans la bonne direction, et va même un peu trop loin ; son côté bourrin dessert un peu le titre. “What the thunder said”est un très bon titre. “Miles to go” est classique et efficace. La suite est un peu trop consensuelle pour moi, et j’ai un peu de mal avec la progression mélodique de “I’m sorry I’m leaving”. Mais “Grow away from me” termine la course sur une note qui tient à la fois de l’inachevé et du mystérieux. Bref, une (re)prise de contact agréable mais imparfaite pour moi, qui confirme ma bonne impression mais aussi les limites du champ d’action du groupe. A suivre.
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