
Rebecca Rose Harris et Franklin Mockett ont formé Samana il y a quelques années. Le projet se nourrit des influences diverses du duo, de leurs voyages, leurs lectures, leur environnement. C’est évident dit comme ça, et c’est à peu près la même chose pour tous les groupes. Mais tous n’ont pas le même background. Je ne connaissais pas Samana, et quand « Into the blue » m’accueille, je n’ai aucune raison d’y voir autre chose que ce qu’il est ; un très beau titre d’une folk pastorale intimiste, belle et traversée d’une certaine noirceur. « The knife » ne me fait pas mentir ; si la guitare est un peu plus rock que folk, c’est la superbe voix de Rebecca qui porte tout. Et puis un peu avant les trois minutes, le rock indé s’invite, transcende complètement la chanson. Samana prend alors une tout autre dimension. Mais, facétieux, « We will find a way » ne prend pas cette direction. « Two wrongs » non plus, même s’il joue de nouveau la carte de la fin en apothéose. « The infinite » dévoile bien plus vite ses intentions, et je commence vraiment à m’attacher à cette musicalité complexe qui joue avec nos émotions en commençant de façon timide et en versant une emphase flirtant avec le néo-classique dans l’équation. Les quatre titres suivants n’amendent pas vraiment le contrat, mais restent très agréables. Il est indéniable que j’aurais aimé que le duo me refasse, une ou plusieurs fois, je coup de « The knife » ; la présence d’éléments plus rock dans la poésie et la beauté de la musique de Samana est vraiment à mon sens quelque chose à développer pour le groupe, ça crée un contraste assez saisissant. Mais cet opus éponyme constitue tout de même une halte apaisante comme il en existe peu.