Les australiens avaient déjà titillé mon oreille à quelques reprises dans le passé, mais n’avaient pas su concrétiser tout à fait mes attentes, la faute à un style un peu trop timoré. Et je les avais, comme beaucoup certainement, jugés un peu trop vite, les croyant peu capables de remonter sur selle avec quelque chose de plus charpenté. Et pourtant… « Eisengrau » montre une réelle volonté d’évolution, et surtout un changement de cap vers un style plus marqué doom death orchestral. Si jusqu’alors, le nom de SepticFlesh débarquait une fois de temps en temps dans la description du style de Rise Of Avernus, ici le combo lorgne largement du côté des grecs : on y retrouve la brutalité grave du death / doom aussi bien que les parties orchestrales grandiloquentes. Le fait qu’il ait tourné en compagnie de Fleshgod Apocalypse ou Rotting Christ n’est pas non plus un hasard, et a du accentuer ses envies de voir plus grand et plus fort. De fait, « Eisengrau » s’en trouve probablement transformé, et se montre plus accompli qu’on ne l’attendait. Essor, ampleur, donnez à cette mue l’étiquette qu’il vous plaira. Les titres de ce nouvel album prennent tour à tour des teintes progressives, post black, doom, gothique, death : ils défilent en tout cas à grande vitesse, portés par des claviers omniprésents, et des ambiances grandioses. Haine, beauté, tristesse et majesté hantent les 46 minutes de ce disque. Chant clair, chant death et chant black se partagent le travail et accentuent le travail du groupe. Un travail d’une richesse et d’une profondeur impressionnantes pour un groupe avec une si relative expérience, et qu’on ne peut que louer !
Rise Of Avernus : Forged in eidolon