En France, dans le hip-hop, il y a plusieurs écoles. Pas de bol, c’est celle du rap bas du front, limite analphabète, aux discours rebattus, bourré de clichés, d’idées reçues et de raccourcis faciles, né et nourri par l’intolérance qui fait loi. Psykick Lyrikah, lui, fait partie de l’autre camp. De ceux qui donnent du sens, une âme, une réelle raison d’exister au genre, autre que celle d’aligner les rimes pauvres et d’afficher son ignorance comme un étendard, quitte à se prostituer pour que le plus grand nombre puisse s’y retrouver. Sans intellectualiser ou politiser son art, Arm trouve les mots justes pour exprimer son mal-être, ses peurs ou ses doutes, à l’instar d’une Casey. Avis aux réfractaires au côté obscur, sa plume comme sa musique sont d’un noir profond. Son flow plutôt lent et posé contribue lui aussi à rendre cette atmosphère pesante. Et que dire de ses instrus ? Étrange mélange entre electro-dark ralenti, electro ambiant et dark jazz, ils habitent l’espace sonore à merveille, prenant parfois le pas sur la voix d’Arm pour le bien du titre. Vous l’aurez compris, je suis totalement conquis par l’art du rennais sur ce quatrième album de haute volée, que je conseille vivement à ceux qui aiment le hip-hop avec du caractère.
Psykick Lyrikah : Jusque-là