
L’allemagne a Empyrium, la norvège a Wardruna, l’Ohio a Osi and the Jupiter. C’est un peu comme ça qu’on pourrait présenter le duo et ce disque, sa cinquième production en six ans d’existence. Quelle productivité ! Cela ne va-t-il pas à l’encontre de la qualité ? Heureusement non. Ayant des origines germaniques, Sean Deth, grand sachem de ce projet essentiellement instrumental, mixe ses influences géographiques et culturelles pour aboutir à un style hybrique entre americana et pagan folk, qu’on pourra toutefois plus rapprocher de ce dernier pour plus de facilité. Pourtant, lorsqu’on lance « To reap what has sown », on a l’impression de tomber sur un nouveau titre de David Eugene Edwards (et le titre nous guide aussi dans ce sens). « Stave » se fait bien plus voyageur et vaporeux., « Cosmic creation through primordial void » est bien plus ambiant, « Folk of the woods » est l’un des titres chantés et se fait plus folk americana… Bref Osi And The Jupiter est une formation complexe et changeante, qu’il est passionnant de suivre au gré de ses envies, car celles-ci se concrétisent toujours dans la qualité. Est-ce que sa versatilité peut lui porter préjudice ? Oui. Les amateurs d’un genre ne sont pas forcément portés sur l’autre, et inversement. Mais on peut tabler, comme certainement Sean Deth, sur le fait que ce projet apatride contribuera à faire se rapprocher toutes les musiques folk et leurs publics respectifs ! En tout cas, quel que soit le côté duquel vous penchez, ce serait dommage de ne pas découvrir ce joli projet.