
Grâce à des « placements de produit » particulièrement bien choisis et lucratifs (du moins on l’espère pour lui), et il faut le dire, à un talent indéniable pour ce qui est de composer des titres folk et cinématographiques très évocateurs, Einar Selvik, tête pensante de Wardruna, s’est imposé comme LE représentant de la musique néo-viking dans le monde entier en quelques années. Et vous savez quoi ? Ça ne risque pas de changer après ce « Kvitravn », cinquième album du projet. D’ailleurs, si le titre correspond au surnom de son créateur, c’est qu’il doit en être assez fier. Et il aurait tort de ne pas l’être ; rien n’a été laissé au hasard. Entre les multiples instruments traditionnels, la mini-chorale traditionnelle, la voix féminine enchanteresse, les choeurs héroïques, les thèmes traditionnels (la nature, physique ou humaine, les croyances anciennes…), on pourrait se dire qu’on est en terrain connu et qu’on va s’ennuyer. Bien sûr, il n’en est rien. Car le corbeau blanc du titre est symbole de renouveau, de changement dans la continuité. Ce disque est une suite logique, un aboutissement au cheminement de Wardruna, mais la formation y magnifie encore une fois sa culture au travers d’un style épique, puissant et entraînant. Qui a besoin d’un support visuel quand on nous sert de la musique de cette qualité ? Ici cependant, le voyage se fait seul. Je me vois mal plonger dans l’introspection et la méditation que favorisent ce média en grande compagnie. Quoi qu’il en soit, cet album est une autre merveille à mettre au crédit de Einar Selvik, décidément grand gourou du pagan folk.