
On ne sait pas qui ils sont, combien ils sont, que vaguement d’où ils viennent : Order Of Decay s’efforce de simplifier au maximum mon boulot ou quoi ? En tout cas, on comprend vite pourquoi ils sont ; proposer le (post) doom le plus profond et noir qui soit. Riffs lourds et épais, accélérations et grosse voix death, mélodies lancinantes qui donnent vie à des titres assez longs (5-6 minutes en moyenne), ce premier album n’offre certes pas une expérience inédite mais elle a le mérite de se montrer lisible dès le départ et logique dans son déroulement. On sait d’où on part (un death doom du fonds des âges) et où on va (par là, pas beaucoup plus loin). Et comment on y va ? Avec des morceaux qui tournent bien en rond comme on sait faire dans le genre (pas de jugement, c’est cette circunambulation qui fait le charme du doom aussi). Mais Order Of Decay ne se contente pas pour autant de singer ses camarades. Il joue beaucoup sur le rythme grâce à une batterie maline, mais aussi par le biais du dédoublement des guitares, et de quelques effets de style particulièrement habiles, à des ambiances bien rendues. N’allez donc pas croire que c’est à la portée de n’importe qui ; le combo sait varier les passages au sein de chaque morceau avec une technique simple mais efficace ; « Mortification rites » est une espèce de charnier où les mélodies et passages s’empileraient comme des cadavres, avec une atmosphère délétère et macabre et un côté épouvante qui se détache au travers de jeux de rythmes et de silences, et de fin de titres particulièrement bien gérés. Est-ce que ça suffit à faire de « Mortification rites » un album marquant du genre ? Oui ! Order Of Decay réussit à allier style et attitude, le mystère est épais et permanent, le voile ésotérique de la pochette se retrouve au sein de chaque titre, il n’est pas qu’un élément marketing. Et le groupe coche toutes les cases du doom death. Ce qui pourrait manquer, c’est un titre vraiment plus marquant que les autres : ce disque est de ces monolithes qu’on prend tout entier ou qu’on rejette en masse. Mais ça reste une très solide proposition.