On ne sait pas qui ils sont, combien ils sont, que vaguement d’où ils viennent : Order Of Decay s’efforce de simplifier au maximum mon boulot ou quoi ? En tout cas, on comprend vite pourquoi ils sont ; proposer le (post) doom le plus profond et noir qui soit. Riffs lourds et épais, accélérations et grosse voix death, mélodies lancinantes qui donnent vie à des titres assez longs (5-6 minutes en moyenne), ce premier album n’offre certes pas une expérience inédite mais elle a le mérite de se montrer lisible dès le départ et logique dans son déroulement. On sait d’où on part (un death doom du fonds des âges) et où on va (par là, pas beaucoup plus loin). Et comment on y va ? Avec des morceaux qui tournent bien en rond comme on sait faire dans le genre (pas de jugement, c’est cette circunambulation qui fait le charme du doom aussi). Mais Order Of Decay ne se contente pas pour autant de singer ses camarades. Il joue beaucoup sur le rythme grâce à une batterie maline, mais aussi par le biais du dédoublement des guitares, et de quelques effets de style particulièrement habiles, à des ambiances bien rendues. N’allez donc pas croire que c’est à la portée de n’importe qui ; le combo sait varier les passages au sein de chaque morceau avec une technique simple mais efficace ; « Mortification rites » est une espèce de charnier où les mélodies et passages s’empileraient comme des cadavres, avec une atmosphère délétère et macabre et un côté épouvante qui se détache au travers de jeux de rythmes et de silences, et de fin de titres particulièrement bien gérés. Est-ce que ça suffit à faire de « Mortification rites » un album marquant du genre ? Oui ! Order Of Decay réussit à allier style et attitude, le mystère est épais et permanent, le voile ésotérique de la pochette se retrouve au sein de chaque titre, il n’est pas qu’un élément marketing. Et le groupe coche toutes les cases du doom death. Ce qui pourrait manquer, c’est un titre vraiment plus marquant que les autres : ce disque est de ces monolithes qu’on prend tout entier ou qu’on rejette en masse. Mais ça reste une très solide proposition.
Related Posts
- 10000Je ne me suis pas encore penché sur le cas de ce groupe né sur les cendres de Type O Negative, et formé par l’ancien batteur de la formation Sal Abruscato relativement peu de temps après le décès de Peter Steele. Les deux formations, à part lui, ne partagent en…
- 10000Impending Doom, c’est l’archétype du groupe dont on apprécie la musique sans forcément faire attention aux paroles. Parce que le genre auquel il appartient (le deathcore), caractérisé par un amour immuable du rythme et une maîtrise des breaks et des pas de côtés, est le plus souvent recherché pour sa…
- 10000La bio du groupe italien nous vend du rêve. Elle nous présente Motus Tenebrae comme un compromis entre Paradise Lost, My Dying Bride et un peu de Type O Negative, le tout avec une personnalité forte. Oh, je n'ai pas à en vouloir à la personne qui a écrit ça,…
- 10000En voilà qui aiment jouer avec les mots autant qu'avec les sons. « Kainophobia » signifie « peur de la nouveauté, de l'inconnu ». C'est assez drôle quand on pense que Ruit Hora propose quelque chose d'assez radicalement différent de ce qu'on peut trouver dans la sphère doom ou même metal ; un mélange de…
- 10000Verheerer fait partie de ces formations qui, si on ne vous les présente pas, qu'on ne vous les agite pas sous le nez, ont fort peu de chances de traverser votre existence. Le groupe allemand pratique une sorte de post black metal croisé au post hardcore, au doom, au death…