Vous connaissez mon goût prononcé pour l’étrange et l’original. Et mon amour profond pour le metal extrême le plus sombre. Alors quand un groupe se targue d’allier les deux, pourquoi devrais-je tourner les talons ? Ophidian Forest est un trio apatride, formé de musiciens se contactant uniquement par le biais de courrier électronique. Très 2.0 tout ça pour du black metal me direz-vous. Effectivement. Mais il faut dire que le (post) black metal d’Ophidian Forest est chargé de modernité. Il se situe, pour schématiser, entre la synth wave, Goblin et Summoning. Comprenez qu’on y trouve moults éléments électronique et des claviers très typés eighties, autant que de morceaux black épiques néo-médiévaux. Drôle de mélange, vraiment, qui marche en permanence sur un fil tendu au dessus des gouffres de l’absurde, de l’improbable, du génial et du ridicule, mais qui parvient toujours, à mon sens, à éviter de trop s’y pencher. Les influences progressives et world music nourrissent une forme black classique, les divers claviers et effets amenant l’emphase nécessaire à ce genre d’entreprise. Bien sûr, on a souvent l’impression d’un déséquilibre, les « vrais instruments » étant largement sous-représentés et mixés en arrière, et la voix manquant de relief. Mais ce quatrième album a vraiment quelque chose d’unique et regorge d’idées de dingue, comme ce banjo sur « Vagdavercustis ». « VotIVe » finit par être un peu long d’une traite, je vous le concède. Mais quelque chose vous pousse à y retourner, comme le barbare vers un nouveau donjon (le côté AD&D est quand même très prononcé ici, avec une couche malsaine en sus). Inutile que j’essaie de vous convaincre plus, il faut absolument que vous vous fassiez votre propre opinion. Alors lancez l’écoute, je vous attend là !