
Ah, voici le nouvel album d’Ilias Kakanis alias Once Upon A Winter. En 2018, son second album « .Existence » m’avait un peu retourné le cerveau, même si j’avais trouvé la présence de chant typé metal facultative. « Void moments of inertia » est le quatrième album du projet, et donc le deuxième à se pointer ici. D’ailleurs, je me pose la question de savoir s’il me faut renommer le site « Adopte un disque sur deux », à force de zapper des sorties… Enfin, bref. Au moins, ça me permet d’aborder la musique de Once Upon A Winter sous un tout nouveau jour. En effet, si la formation continue de se décrire comme un mélange de post rock et blackgaze, ici le chant virulent a totalement disparu. Hum, pour être transparent, c’est le chant en totalité qui a disparu. Mais le résultat est le même : mon problème s’est évanoui avec lui. Évidemment, la musique du projet pourrait en paraître expurgée de sa personnalité, de son indépendance d’esprit. Ce serait le cas si Kakanis avait en même temps oublié son talent naturel pour composer des morceaux heavy, puissants, riches en émotion et aux mélodies subtiles et progressives ; il n’en est rien. Sur « Far end » ou « Ether », c’est le saxophone, allié maintenant connu du post rock et des musiques extrêmes mais toujours le bienvenu, qui nous accompagne. Sur « Anthos » et « Elegant demise », on a droit à un violon, et si on pense forcément au doom de quelques grands noms du genre, on en est pas moins subjugué assez rapidement. Le morceau titre se fait, lui, plus intense et fort, alors que la dernière pièce du puzzle, « Orenda », est bien plus modérée de prime abord, avançant d’abord à découvert, façon acoustique, ou du moins atmosphérique, avec un piano et un saxo, avant de se lâcher niveau décibels durant les deux dernières minutes du titre pour un final déchirant. Et oui, c’est vrai, finalement ce final n’égale pas l’excellent titre introductif, mais dans l’ensemble, « Void moments of inertia », fait encore mieux que le précédents et s’avère un autre grand disque post rock.