
Commencé comme un projet solo neo folk doom en 2017, Oldest Sea s’est depuis étoffé aussi bien en terme de personnel que de style musical. Certes, le doom y occupe toujours une place prépondérante. Certes aussi, les éléments folk, principalement portés par la voix aussi magnétique que dramatique de Sam Marandola, sont pour beaucoup dans le charme qu’on peut trouver sur ce premier album. Oldest Sea s’est présenté à moi via groover, avec deux titres qui préfiguraient la tristesse et la beauté de ceux qui habitent ce premier album, mais des riffs peut-être moins puissants et un côté plus atmosphérique. Sur l’un de mes avis, je décrivais la musique de The Oldest Sea comme la rencontre entre le funeral doom et Dead Can Dance. Je pense que cette comparaison peut s’appliquer ici aussi. C’est un disque qui doit s’écouter dans certaines dispositions ; avoir un certain penchant pour la souffrance, un amour pour le désespoir. Oldest Sea est somme toute une jeune formation, alors elle n’est pas parfaite. On peut regretter une certaine tendance à la redondance, qui heureusement ici n’est pas trop pesante, puisque le disque est assez court. Ses longs titres prennent le temps de développer des atmosphères proches mais hantées par une voix qui fait vraiment la différence. Il faut donc tabler sur le fait que la formation aura à cœur de se renouveler pour le deuxième opus, ou du moins se concentrer sur sa personnalité tout en, peut-être, bâtissant des titres un peu plus courts et plus efficaces. Mais « A birdsong, a ghost » reste tout de même une expérience plus qu’agréable pour qui le parcourt.