
Pour ne rien vous cacher, ne connaissant rien au groupe que vous avez sous les yeux et en lançant « Gupf », j’ai eu l’impression d’être face à un groupe de black. Bien sûr, la photo du groupe (redoutable, vraiment) avait fait plus que me mettre le doute. Et puis cette intro au rythme dégressif jusqu’à l’éructation finale du titre… mais où on est là ? Et bien je vais vous le dire où on est , dans une région d’Allemagne proche du Rhin, région de vins et de paysans. Et c’est bien de ça qu’il s’agit ici. Bien éloignés des sujets habituels du death / grindcore (oui c’est bien de cela qu’il s’agit), les textes de Muggeseggel traitent de la vie rurale, des légendes et histoires locales, et tout ça avec détachement et humour. Ah, et en dialect local aussi ; aucune chance ou presque donc de chantonner les titres sous la douche le dimanche matin avant d’aller à la messe. En même temps, de la part d’un groupe dont le nom en gros signifie « couille de mouche » à quoi on s’attendait ? Ce qu’on trouve ici, c’est donc de la brutalité, de l’intensité, du fun (qu’on ne capte absolument pas, mais bon, l’intention est là) et, quand même, une bonne dose de mélodie. Concrètement, « Lällekönig¨ » sonne pour moi plus death que grind. Même s’il y a ça et là des pointes vocales et rythmiques, on ne tombe jamais dans le chant de goret, les titres ultra-rapides et expédiés en moins d’une minute, les trucs volontairement inaudibles et chaotiques. La preuve ; la majorité des titres affiche entre deux et quatre minutes au compteur. Alors bien sûr, ça braille bien, et ça sonne quand même foutrement classique niveau riffing, et tant qu’à faire, j’aurais bien aimé que le groupe aille un peu plus loin dans le cliché et intègre quelques plans et samples « typiques ». ça lui aurait aussi permis de se démarquer un peu plus. Bon, ce n’est pas le cas vous l’aurez compris, et c’est pas si grave : on a ici un bon deuxième album, certes sans grande surprise mais efficace dans le genre. Et la pochette est superbe.






