
On peut dire que je l’attendais, ce premier album de Maruja. Les gars de Manchester m’avaient soufflé avec leur ep « Connla’s well ». Bon, ça ne m’a pas empêché de complètement rater « Tir na nog », autre ep sorti lui cette année. Mais de toute façon, je voulais quelque chose de plus consistant. Et bien me voilà servi. « Pain to power » est un « vrai » album, pas un hors d’oeuvre déguisé comme on peut en voir beaucoup ces derniers temps. Avec ses 8 titres totalisant 50 minutes de musique, on est bien servis. D’autant plus qu’il y a de l’épaisseur ici. Si c’est votre première fois, voilà le menu : Maruja pratique un style profondément riche et hybride entre jazz rock, post punk, rock indé, le tout avec des accointances noise et expérimentales. Alors oui, ça sera trop épicé pour certains, et on frôle parfois l’indigestion, mais ceux qui aiment les plats qui dynamitent les papilles, qui revisitent les recettes trop classiques seront aux anges. Alors on va quand même aborder tout de suite le point noir de l’album : sur le long terme, les tics de Maruja sont encore plus perceptibles. Oui, le groupe est original, oui il bouscule les codes, oui il mélange plein de choses. Mais dans ses structures et son interprétation, on retrouve des « formules ». Est-ce que ça me dérange ? Non, parce que dans l’absolu, j’aime vraiment ce qu’il propose. Il délivre dans ses titres de la tension, parfois extrême, mais aussi un côté fiévreux, fou, imprévisible, et sait installer dans tout ça de la mélodie et y faire jaillir de l’émotion, notamment au travers de parties plus smooth interprétées en chant clair. Maruja a encore, certes, une marge de progression pour proposer le disque ultime. Et c’est tant mieux ; qu’il s’améliore à chaque fois, je ne demande que ça !






