
Oh, je sais ce que j’ai dit ça et là ; toute cette mode revival de heavy / doom commence à me gonfler sérieusement. Sauf qu’une fois de temps en temps, une formation parvient à me faire changer d’avis. Et en ce début d’année, c’est le jeune Mansion qui s’en charge. Formation finlandaise à chant mixte, elle mélange rock gothique, doom de la première heure et heavy rock. Et sait merveilleusement installer une ambiance lugubre et menaçante. Il faut dire que le sujet dont s’inspire Mansion est particulier ; celui d’une secte chrétienne (le Katarnoïsme) attendant une apocalypse proche, usant de transes et autres expériences de conscience altérée, s’interdisant toute forme de sexualité et utilisant des enfants prédicateurs. Écoutez donc « Lutheran », la perle de cet album, pour vous en imprégner : sept minutes 15 dont le metal est totalement exclu, mais qui s’avèrent plus flippantes et sombres que le reste de l’album. Mais commençons par le commencement. « Wretched hope » débute par quarante secondes d’intro horrifique, et continue avec un riff doom bien troussé répété à l’envi. Un titre classique et efficace, sans grande surprise mais qui nous fait pénétrer l’univers de Mansion en douceur. Mais « Lutheran », c’est l’apothéose. De discrètes touches électro, un chant rampant et maléfique, des cordes lancinantes, un piano glacial, bref une chanson à la magie noire contagieuse. Sur « The eternal », c’est le chant masculin qui l’emporte, pour une mélopée tout aussi maussade et répétitive mais ô combien réussie. « 1933 » débute par une sorte de sabbat délicieusement folk et tribal, puis poursuit et termine de façon chorale et plus doom. Enfin « First death » est le titre le plus progressif et long de l’album, accueillant un saxophone et alternant parties doom metal ou plus atmosphériques, pour un final chaotique et « spatial ». Pas parfait, ce premier album parvient toutefois à marquer l’auditeur par sa personnalité unique et son potentiel, hélas pas pleinement exploité. A suivre !