La dernière fois que j’ai croisé Mani Deïz, c’était en compagnie de Hartigan pour le premier album très réussi de ce dernier. A vrai dire, je savais que le beatmaker était plutôt doué, mais j’avais hate de le découvrir plus éloigné de son matériau de base (il travaille depuis des années pour le milieu hip-hop français) pour cet opus en solo. Bien sûr, ça aussi, c’est quelque chose qu’il a déjà fait (« Infinity-1 » est la dixième aventure solo du bonhomme) mais je n’en avais pas encore eu l’occasion. « Fallin’ », porte d’entrée de ce treize titres, me rassure sur ce point. Ici, le bonhomme se rapproche d’un trip-hop soyeux et mélancolique. On pourra reprocher la diction un peu maladroite au duo de voix, mais en tout cas c’est une introduction très efficace et qui met en confiance. Mais c’est loin d’être le seul coup d’éclat de cet album qui enchaîne les productions mélancoliques, élégantes et mystérieuses. On a là 39 minutes qui prouvent de façon indéniable les qualités de Mani Deïz pour ce qui est de recycler du sample old school en pièces de trip-hop cinématographique et tisser des grooves jazzy. Le fait qu’il se permettre de faire l’économie de chant sur la quasi-totalité du disque (seuls «Fallin’ » et le final « When you left » en comportent) n’est d’ailleurs en rien gênant. Bref, tout ici est très bon ; on est bien en peine d’y trouver une faille, si ce n’est une certaine homogénéité pardonnée dès la fin de l’écoute.
Mani Deïz : Infinity – 1
Mani Deïz : Burning clouds
Mani Deïz : Fallin’