L’ENFANT : Trop de choses à prouver

Tout le monde a une part d’enfant en lui. L’Enfant, lui, ne fait pas que l’accepter mais la revendique. Pourtant, ne cherchez pas ici un trop plein de candeur et d’imagination débridée. Le garçon qui s’exprime au travers des dix titres ici présents utilise un mode d’expression faussement naïf, qui lui permet d’asséner quelques vérités en forme de taquets bien sentis. Musicalement, c’est un gosse white trash ; punk, electro, hip-hop, un peu de metal, soit une espèce d’héritage de Stupeflip : lui qualifie ça de « rock d’ordi ». Une expression bien sûr modernisée, et avec un format blog dans l’écriture ; le gars se dévoile complètement, sans chercher à arrondir les angles ou se donner un genre. L’Enfant, c’est un représentant de la génération Orelsan…Il ne sait plus s’il doit respecter ses idoles ou leur cracher dessus pour respecter leur héritage. Il se retrouve bloqué dans une vie où on donne pour modèle l’excès, ou on passe son temps à rêver mais on n’a plus le temps ou le goût de travailler pour atteindre ses rêves – pourquoi faire puisque certains semblent y arriver sans rien faire ? Alors il y a ce dégoût de soi qui s’installe, ces doutes qui squattent, et cette détermination qui vacille en même temps qu’on cherche des béquilles pour la maintenir…. « Trop de choses à prouver » est une tranche de vie, plus impudique que ce à quoi je m’attendais après avoir reçu « Mignon » par le biais de Groover, même si ce titre donnait déjà une indication sur la liberté de ton et le patchwork musical du projet. La forme est libre, limite bordélique, comme un vrai journal intime qui passe du coq à l’âne sans transition ni logique. L’enfant règle ses comptes avec son entourage, avec la société mais surtout avec lui-même, au travers de titres à la mélodie très affirmée, qui sonnent assez rock dans la forme mais empruntent des effets de voix et des éléments exogènes plus modernes. Alors, musique d’ado attardé ? Pas loin oui. On trouve ici tout ce qui fait l’adolescence ; les rêves, les déceptions, la flemme, la liberté, la défiance, la recherche d’équilibre et de solutions à tout ça. Est-ce vain ? A vous de répondre après avoir écouté ce disque imparfait mais frais.

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