Et ben, ça pour une surprise ! Je suis de ceux qui chérissent les deux premier albums de Neil Barnes sous le nom Leftfield pour ce qu’ils sont ; des témoins (vieillissants) du côté visionnaire de leur auteur en matière de musique électronique. Car oui, « Leftism » et « Rythm and stealth » ont fait beaucoup pour l’electro, n’en déplaise à la horde de djeuns passionnés du genre mais qui passent devant ces excellents disques sans leur adresser un regard dans les rayons de leur médiathèque (oui, c’est du vécu). Cet état de fait, ce relatif anonymat retrouvé, réduira potentiellement le public de Leftfield pour ce retour inespéré 16 ans après. Mais il peut également lui ramener une virginité, car beaucoup verront en ce « Alternative light source » le manifeste d’une nouvelle entité. Mais étudions-le de plus près, ce troisième album. C’est une « Bad radio » très robotisée qui ouvre la marche, comme pour illustrer sa pochette kraftwerkienne ; cinq minutes qui passent relativement bien même si assez classiques. « Universal everything » se montre (encore) plus répétitif et old school. Heureusement, « Bilocation » change d’angle d’attaque en incluant un chant féminin à une base plus electro-pop. « Head and shoulders » nous rappelle que le mélange electro rock anglais doit autant à un Leftfield qu’à un The Prodigy. « Dark matters » plonge dans l’electro ambiant spatiale. « Little fish » rappelle « Bad radio » en moins convaincant : peut-être le morceau le plus moyen de l’album ; 6mn pour un titre si répétitif, c’est long. « Storm’s end » intègre des sonorités acide à la Crystal Castles à son electronica. Le morceau-titre condense un peu tout ce dont est capable le duo. « Shaker obsession » se la joue electro-trance. Enfin, « Levitate for you » renoue avec une certaine tradition electro-house de Leftfield. Le bilan de tout ça ? Leftfield nous montre qu’il sait et peut encore faire le bonheur de ses auditeurs, mais n’a pas trop changé sa formule, ce qui peut jouer en sa défaveur. « Alternative light source » est un retour gagnant mais qui manque d’ambition et d’innovation. C’est bon pour une fois !
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