Il y a quelques années, le premier single de Charlotte Gainsbourg me transperçait par sa beauté et sa mélancolie. Et puis plouf, l’album, lui, ne remplissait pas les promesses de cet instant d’éternité, et je décidai de lâcher l’affaire, comme disaient les jeunes il y a quinze ans. Je suis donc allègrement passé à côté d’ « IRM » en 2009, sans même un regret ou un regard en arrière. Et puis j’ai appris, comme beaucoup, la tragédie familiale que l’actrice / chanteuse a traversé. Aujourd’hui, quatre ans plus tard, je me doute que ça la hante toujours. Et c’est mu par une certaine curiosité malsaine que je pénètre cette nouvelle enceinte d’intimité. Pas parce que je veux en savoir plus, non, mais parce que je pense que c’est de ce genre d’épreuves que peuvent émerger les plus belles chansons. Sur ce disque, elle s’est entourée (d’une part) de la crème de l’electro française, j’ai nommé Daft Punk (du moins, 50%) et SebastiAn. Et le résultat est cette fois largement à la hauteur de mes espérances. Je retrouve ici le côté cafardeux de la chanteuse, paré d’atours electro soyeux et tragiques. Les textes, forcément assez mélancoliques, louvoient entre français et anglais, comme Charlotte au quotidien. L’album est bâti en deux moitiés bien distinctes, que l’on pourrait schématiser par tristesse et résignation et retour à la vie, avec une dernière supplique sous la forme du « Rest » central. Ma préférence va forcément vers la première partie, plus touchante et profonde, mais l’ensemble des onze titres est vraiment une bonne surprise pour moi, et me réconcilie avec la voix gracile et la sensibilité de la dame.
Charlotte Gainsbourg : Deadly valentine
Charlotte Gainsbourg : Ring-a-ring o’roses
Charlotte Gainsbourg : Rest