Mine de rien, Julia Kent présente ici son quatrième album solo. Et c’est le premier qui parvient jusqu’à moi. Jusqu’ici, je ne connaissais la dame qu’à travers sa participation (fugace) au groupe Rasputina. J’ai bien dû l’entendre dans un Antony And The Johnsons, mais ce groupe me laissant plus qu’indifférent, je n’ai pas chercher à en savoir plus. « Asperities », donc. Un titre qui m’évoque des nuances, des douleurs cachées, ce qui, allié à la promesse d’un disque instrumental basé sur le violoncelle, me met l’eau à la bouche. Et effectivement, ce disque est assez crépusculaire, orageux. Il est également assez épuré dans sa forme. Outre l’instrument-roi, de discrets effets accentuent les ambiances développées au sein des neuf titres ici présents. « Asperities » pourrait très bien être une musique de film tant ses composantes ont un côté dramatique assez prononcé. Julia Kent superpose les couches de violoncelle, l’utilisant à la manière d’un clavier, de percussions, de basse ou plus classiquement, pour nous amener et nous bousculer dans le monde de tensions qui est le sien. Le résultat est à la fois surprenant de richesse, bouleversant de subtilité et d’émotion, et bluffant de talent, tout simplement. En un mot, c’est beau !
Related Posts
- 10000De tous temps, nombreuses ont été les formations à s'arracher la filiation de l'oeuvre de Tolkien et vouloir en être traduction musicale parfaite. Les russes de Caprice ont ceci pour eux qu'ils sont arrivés à se faire signer au moment où on avait une certaine soif d'en découdre avec l'oeuvre…
- 10000« The Space Between Us » est un disque excellent. Et il s'agit pourtant du premier album de l'anglais. Étrange, non ? Aaaah, mais le monsieur a un passif intéressant... D'abord compositeur de musique de film, Craig a petit à petit collaboré avec des artistes plus renommés, fricoté avec Massive Attack, et été…
- 10000Du compositeur de cette bande originale magnifique, j'avoue ne rien connaître. Et pourtant, durant le visionnage du film de Spike Lee, j'ai été frappé par la puissance d'évocation qui se dégageait de la partition de Terence Blanchard. Belle et sombre, ainsi se décline ici sa musique, empruntant autant aux grands…