Mine de rien, Julia Kent présente ici son quatrième album solo. Et c’est le premier qui parvient jusqu’à moi. Jusqu’ici, je ne connaissais la dame qu’à travers sa participation (fugace) au groupe Rasputina. J’ai bien dû l’entendre dans un Antony And The Johnsons, mais ce groupe me laissant plus qu’indifférent, je n’ai pas chercher à en savoir plus. « Asperities », donc. Un titre qui m’évoque des nuances, des douleurs cachées, ce qui, allié à la promesse d’un disque instrumental basé sur le violoncelle, me met l’eau à la bouche. Et effectivement, ce disque est assez crépusculaire, orageux. Il est également assez épuré dans sa forme. Outre l’instrument-roi, de discrets effets accentuent les ambiances développées au sein des neuf titres ici présents. « Asperities » pourrait très bien être une musique de film tant ses composantes ont un côté dramatique assez prononcé. Julia Kent superpose les couches de violoncelle, l’utilisant à la manière d’un clavier, de percussions, de basse ou plus classiquement, pour nous amener et nous bousculer dans le monde de tensions qui est le sien. Le résultat est à la fois surprenant de richesse, bouleversant de subtilité et d’émotion, et bluffant de talent, tout simplement. En un mot, c’est beau !