KAVINSKY : Reborn

Celui-ci, ça faisait un moment qu’on l’attendait. En toute objectivité, « Outrun » aussi s’était fait attendre, après le carton de « Nightcall ». Mais ça n’a rien de comparable ; ce nouvel opus, on l’attend depuis 9 ans. Le dj parisien, après le succès de son single puis de son album, s’était autorisé une pause. Celle-ci s’est éternisée, le monsieur, avec un sentiment d’accomplissement certainement, et aussi une pression monstre ; proposer quelque chose, mais autre chose, répondre à l’attente des nouveaux fans, contenter les anciens, ne pas se trahir, mais évoluer… On imagine le casse-tête. Le résultat, le voici. On commence doucement avec un « Pulsar » qui se contente de rappeler comment sonnait Kavinsky quand on l’a aimé en 2011-2013. Mouais. « Reborn » part à peu près sur les mêmes bases, mais, et ce sera le fil rouge de l’album, intègre un chant plus pop. La chanson est un peu trop inoffensive à mon goût. « Renegade », premier single, rend à César ce qui appartient à César, en singeant à son tour The Weekend qui l’avait vampirisé. « Trigger » sonne comme du Kavinsky classique et instrumental. « Goodbye », malgré la présence de Sébastien Tellier, ressemble au Eric Serra de la bande originale du Grand Bleu. Je passe. « Plasma » essaie de marier synthwave et electro r&b grand public, hélas sans grande réussite. « Cameo » est un autre titre « à la The Weekend », plutôt bien vu. « Zenith » est un héritage assumé des années 80, avec une bonne dose de pop R&B dedans. Avec un titre comme « Vigilante », on pourrait s’attendre à un titre bien rentre-dedans et énergique ; effectivement, le titre est un peu plus volontaire, mais vite rattrapé par un refrain très pop, tout comme « Zombie ». « Outsider » est un des rares instrumentaux, et assure en terme d’orchestration, enfonçant le clou d’un style plus synth pop orchestral que synth wave. Enfin, « Horizon » se contente de quelques phrases vocodées en guise de chant, sur un titre très low tempo et assez classique. Vous l’aurez certainement compris, Kavinky a quelque part réussi son pari, celui de ne pas décevoir les gens l’ayant connu et apprécié avec « Nightcall » tout en poussant son voyage un peu plus loin. Cependant, les quelques aspects plus bruts de sa musique s’en retrouvent gommés, et « Reborn » sonne comme une revisite un peu trop mainstream de la musique du dj. Pas mauvais, mais dommage.

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