JUNKEE : Cathedrals make liars !

Certains artistes, qu’ils aient pignon sur rue ou soient totalement underground comme Junkee, ont une vision très personnelle de la musique, une façon bien à eux / elles de la pratiquer, qui à la fois les identifie immédiatement et peut les ostraciser complètement aussi. Si Junkee (dont je ne connais que le nom à l’heure où j’écris ces lignes) est considéré comme un artisan du (abstract) hip-hop, ce premier album va chercher beaucoup plus loin que ça. On y trouve de l’ambiant, de l’electro, quelques pointes rock (via des riffs et un jeu de batterie qui paraissent authentiques), quelques sonorités indus, d’autres neo classiques, d’autres trap… Si les titres ont des tics reconnaissables, leur forme et leur durée diffère grandement : de une à neuf minutes, ils se basent sur une mélodie répétée en boucle sur laquelle viennent se greffer divers éléments, quelques embranchements… C’est dans ce sens « gimmick » je pense, que l’aspect le plus hip-hop de Junkee s’exprime. Je préciserai que si quelques parties de chant retraitées sont présentes ici et là, elles ne gomment en rien l’ambiance générale bien sombre de l’album, qui comme son artwork le suggère nous plonge dans un univers où l’étrange et le malaisant semblent les bienvenus. « Cathedrals make liars ! » est un album qui mérite plusieurs écoutes, non parce qu’il est complexe, mais parce qu’on peut s’y enfoncer toujours plus et y découvrir encore quelques subtilités. Comme quoi, on peut encore être surpris, surtout là où on ne s’y attend pas !

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