Et voilà, j’ai raté un épisode. Je suis complètement passé à côté de « Cockroach », le précédent disque du crooner suédois. Pourtant, j’ai toujours aimé Jay-Jay Johanson. Alors là, pas question de réserver le même sort à ce dixième album. Tout commence par une « Drowsy / Too young to say good night » un peu trop transparente à mon goût, même si sa deuxième partie est beaucoup plus intéressante. Mais la grosse surprise de ce disque, c’est le sampling de « No Remorse » du rappeur horrorcore Necro sur « Moonshine » (qui est en fait un sample retravaillé du « Dies Irae Psichedelico » d’Ennio Morricone, de la bande originale d’Escalation), sombre à souhait, qui rappelle le très bon « Poison ». Les autres titres, eux, se situent plus dans une mouvance jazzy mélancolique, peut-être plus sages que par le passé, mais toujours aussi exigeants en terme de recherche dans l’orchestration. On croisera donc des cordes, des claviers, et surtout des tas de rythmiques élctroniques différentes, inédites pour la plupart sur les albums du grand blond. Ce qui est plutôt remarquable après quinze ans de carrière. Jay-Jay Johanson continue sur sa lancée, élargit son univers pour l’adapter à ses envies du moment. Et si j’apprécie moins cette nouvelle passion pour un style plus posé, tant pis pour moi : je n’arrive pas à lui en vouloir.
Jay-Jay Johanson : Moonshine
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