
En 2020, « Greyview » n’avait pas trop galéré à s’imposer à moi, qui y entrais sans préjugés ni grandes attentes. Son metalcore classique mais ponctué de passages très mélodiques ou electro fonctionnait parfaitement, amenant un petit côté progressif qui lui allait bien et m’allait bien, réduisant quand même le nombre de poncifs mélodiques. Attention, si les passages atmosphériques sont légion ici, s’ils apportent vraiment quelque chose à l’ensemble, ils restent des passages au sein de titres bien plus heavy que les non habitués au metalcore rejetteront probablement en bloc. Mais pour celles et ceux qui en bouffent depuis des années et en sont un peu revenus, c’est franchement un plaisir. Sans parler de paradis toutefois. Parfois même, je trouve que le groupe va un peu trop loin. Comme cette « Rêverie » pas metal du tout qui coupe l’album en deux. Ou au contraire ce « Immolation of night » qui lui fait immédiatement suite et qui se lâche un peu trop niveau brutalité. Pourtant, on ne va pas cacher sa joie ; oui, « Heavener » est l’un des meilleurs albums de metalcore sortis non pas seulement ce mois, mais aussi cette année, et peut-être même plus. En alternant moments riches en émotion et breakdowns meurtriers, en combinant refrains imparables et riffing typé math / prog, il reste ou se met dans la course. C’est un peu le reproche qu’on pourrait faire au quatrième album des texans ; on a du mal à savoir où il se situe ; dedans ou dehors ? Et on ne sait pas trop non plus où il veut en (re)venir. Mais si on décide de ne pas trop se poser de questions, on peut quand même apprécier le voyage et profiter de ce nouvel album très bien calibré.