Si le nom d’Hilary Woods vous dit quelque chose, c’est peut-être que vous avez eu l’occasion de la croiser au sein de sa formation précédente JJ72. Un groupe qui mêlait pop et indie rock, assez loin de ce qu’on peut trouver sur ce troisième album. Ou dans ces pages lors de la chronique de « Birthmarks ». Pas de format chanson ici, pas vraiment de chant non plus. Certes, on y rencontre des bribes de chant, mais il est un peu là comme une réminiscence d’une vie passée. « Acts of light » n’a de lumineux que le nom ; Hilary Woods a bien mieux décrit son art de par le titre de la pièce qui ouvre cet album, « Burial rites ». Effectivement, on est plus dans le chant funèbre que l’hymne à la joie ici. C’est un dérivé du neo classique ambiant qui traverse le disque, au sein duquel des éléments dark rituel et drone se greffent de temps en temps. Le disque a beau ne durer qu’une demi-heure, on a l’impression qu’il est beaucoup plus long. La procession des neuf titres donne une impression de solennité et de tristesse infinie, mais porte aussi un aspect surréaliste, comme si la musicienne nous transportait dans des paysages désolés expurgés de la présence de l’homme. L’utilisation de fields recordings aide à épaissir le mystère et faire ressortir la sobriété et la profondeur de la contrebasse et des autres éléments joués en mode tellurique. On est loin de l’image d’une musique irlandaise sautillante et folk, mais on est contents de constater que plusieurs vies musicales radicalement différentes sont possibles pour un artiste. Mystérieux et étonnant !
