
Gleemer est une autre de ces formations qui fleurissent ces derniers temps avec pour objectif / passion de glorifier le rock des nineties. Les gars du Colorado ont jeté leur dévolu sur les genres grunge, shoegaze, slowcore et rock alternatif, comme beaucoup d’ailleurs. Tout ça n’augure rien de bon me direz-vous ? En fait, si. Gleemer ne sont pas des petits nouveaux dans le domaine, puisqu’ils ont déjà derrière eux quatre albums. Et donc, “Here at all” a beau ne présenter que cinq petits titres pour 18 minutes, aucun (et aucune) n’est gâchée. Je n’ai pas de visibilité auditive (bizarre, ça) sur ce que le combo réalisait jusqu’ici, mais cet ep est impressionnant de concision et précision. Sans surprise, les chansons de Gleemer font entre 2mn30 et 5mn, et accueillent la voix douce et lasse de Corey Coffman sur un tapis de guitares un peu crades, qui laissent la place parfois à des passages non saturés utilisés comme des tremplins (“Passed down”). Le tout au sein d’une atmosphère très mélancolique. La pochette en dit beaucoup ; on est ici pour observer le temps qui passe et nous prend dans sa toile avec résignation et impuissance. Ça sonne un peu cliché j’en conviens, mais sans même lire les paroles, c’est ce qu’on ressent. Et c’est fait avec beaucoup de feeling et d’application, et un certain talent mélodique : écoutez donc l’excellent “Outline”. Il fallait bien ça pour que je craque (une fois de plus) pour un format que je n’apprécie pas !