
Forndom traîne ses guêtres par ici depuis 2016, quand même. Et toujours avec une certaine classe. Alors même si en 2023 « Alster » et ses revisites neo-classiques ne m’avaient pas convaincu, je voulais me persuader qu’il s’agissait bien d’une récréation et que
Ludvig Swärd allait revenir à ce qu’il sait faire de mieux, un neo pan folk un peu grandiloquent et grave. Et bim, « Mobir » est pile-poil dans l’axe. On peut déjà en être heureux. Mais en fait, Forndom opère ici un léger changement, se plaçant entre les deux époques. Il utilise les mêmes ficelles, mais je trouve l’instrumentation plus empreinte de musique classique ici. On en trouvait trace sur les précédents albums, mais c’est un peu plus évident ici. Et Forndom fait encore mieux que ce qu’il a fait jusqu’ici. Les titres de « Mobir » se déploient lentement, avec un rythme doom, accompagnés de voix presque monastiques. Bon, on est pas chez Batushka (ou maintenant, Patriarkh), mais le ressenti « grandiose » de la chose est bien là. C’est beau, c’est élégant, ça n’est certes pas follement joyeux ni original, mais ça ravira les amateurs du genre, et ceux qui suivent la formation depuis des années sauront apprécier le changement dans la continuité opéré par le suédois.