
Quatrième album pour les irlandais de Fontaines D.C. Le groupe m’avait séduit par sa propension à s’écarter des sentiers battus du post punk pour faire sien un genre qui en a trop vu passer, des jeunes espoirs. Avec ses couleurs bien criardes et loin des standards du genre, on se doute un peu que « Romance » va encore accentuer les éléments personnels de la musique des jeunes gens. Si les tics secs et nerveux sont bien présents ça et là, si le rock est bien évidemment majoritaire, les voyages, expériences solo (pour Grian Chatten) et autres influences ont considérablement marqué ces nouvelles compositions. Le disque peut-il encore être considéré comme post punk ? Non, pas vraiment. Bien sûr, on pourra toujours le caser sous le qualificatif fourre-tout de « rock indé », mais ça vous fait une belle jambe. Donc, on trouvera ici un peu de pop, de folk, de hip-hop, de post-punk, d’electro, de cold wave, de shoegaze, de grosses guitares, d’expérimentations… De quoi donner le tournis. C’est le défaut que l’on pourrait trouver à ce troisième album ; il veut en faire beaucoup, et on pourrait penser que finalement il en fait trop. Mais chaque titre présente une écriture qui lui assure une écoute attentive, et le groupe reste assez malin pour y glisser, en plus de mélodies qui restent en tête, quelques gimmicks bienvenus. On a donc la respiration et le côté hip-hop de « Starbuster », la percussion volontaire et les cordes de « In the modern world » (qui me rappelle l’album solo du chanteur), le riffing limite metal de « Death kink », le côté étrange de « Romance »… Alors, est-ce que ce disque est l’explosion de créativité et de génie qu’on attendait ? Et bien je vais, comme les autres médias, faire un pont de compliments au groupe. Oui, c’est bien le cas, et oui, Fontaines DC est (toujours) un excellent groupe qu’il est urgent de suivre.