On serait étonné si on se mettait en tête de dresser la liste de toutes les marottes des musiciens de metal. Pour Francesco Paoli, leader de Fleshgod Apocalypse, par exemple, c’est l’alpinisme. Osef ? Pas tant que ça en fait : il se trouve que c’est là l’origine de ce nouvel album encore plus orchestral et épique. Quoi, me direz-vous ? Des chansons sur les piolets ? Des breakdowns avec pour cadre une fondue dans un refuge de montagne ? Naaaan. C’est un peu plus tragique que ça : le monsieur a subi un grave accident l’ayant quasiment fait passer de vie à trépas en 2021. C’est dans ce « quasiment » que se trouve la matière ayant inspiré « Opera ». Plus précisément, dans une expérience de mort imminente que le compositeur a eu tôt fait de mettre à profit pour un nouvel opus de death orchestral. « Opera ». Avec un nom pareil, on se dit que d’une part, son auteur tient son œuvre en haute estime, et d’autre part, que celle-ci doit aller encore plus loin en termes de mariage entre neo classique et metal extrême. Et… les deux sont vrais. Jusqu’où peut-on aller sans aller trop loin ? Là est la question. « Opera » est un album malin. Lors de la première écoute, j’ai été un peu échaudé par la surabondance de chant clair et opératique féminin, par les arrangements soyeux et grandioses ; trop pour moi. Mais le temps fait son affaire, et l’album installe peu à peu une habitude chez l’auditeur, si bien que, parvenu un peu plus loin, je me dis que finalement, c’est pas si mal. Et puis, arrivé à « Matricide 8.21 », je sais qu’il y a vraiment quelque chose à creuser ici, et qu’une nouvelle écoute s’impose. Ainsi, Fleshgod Apocalypse parvient à imposer sa vision, en deux temps certes, mais de façon sûre. La deuxième écoute permet de fixer les émotions, et apprécier mieux l’équilibre trouvé entre les éléments. Est-ce qu’on ressent la douleur, l’anxiété et la recherche de réponses de Francesco à l’écoute de ce sixième album ? Je ne sais pas. On ressent bien un étourdissement, une force et une volonté de survivre, de comprendre et de continuer à progresser. Et il est évident que Fleshgod Apocalypse a passé un cap ici. Mais saura-t-il renouveler cet exploit sans vivre quelque chose d’aussi fort ? Qui vivra verra !
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