
J’avais déjà croisé la route de Five The Hierophant, sans en avoir complètement apprécié l’art. Il faut dire que le style des londoniens est très particulier ; un post metal instrumental teinté de doom et de jazz fusion, autant porté par les gros riffs que le saxophone. Le groupe déroule sur ce troisième album six titres entre quatre et douze minutes. Les éléments metal, à vrai dire, passent à mon sens presque inaperçus. Certes, le style est sombre, traversé de moments de folie pure, mais on peut trouver ça aussi dans le jazz, et c’est clairement aux amateurs de ce genre que « Apeiron » peut s’adresser. « Apeiron », c’est un mot grec qui porte en lui la notion d’infinité. On a effectivement cette impression de se trouver face à quelque chose de massif, monumental, difficile même à appréhender dans son intégralité. Vous avez vu la dernière version du film « Dune » ? C’est un peu le même feeling ; on est face à des choses qui nous dépassent, qui proviennent de mondes lointains et extraterrestres. Le tout est assez hypnotique, avec un côté mystique et psychédélique. Le piège, pas toujours évité ici, est que les structures des titres ont une certaine tendance à se ressembler. Toutefois, je suis bien moins gêné ici que je l’ai été sur les disques précédents des anglais ; ils ont assurément pris de l’assurance dans la composition, rendant leurs titres plus riches et plus efficaces, et savent comment leur rendre justice au niveau du mixage. Si dans le futur ils continuent de produire des morceaux de la trempe d’un « Apeiron » et surtout de celle du morceau central « Initiatory sickness », on ne va plus les lâcher. En attendant, ils parviennent quand même à captiver un vieux râleur comme moi qui n’apprécie que peu le metal purement instrumental.






