EVOKEN : Mendacium


Ce septième album d’Evoken arrive après 7 ans de silence. Celles et ceux qui connaissent déjà le funeral doom des américains ne seront pas vraiment surpris de ce qu’ils trouveront ici, même si le groupe assume avoir plongé encore plus profondément dans la noirceur pour ce nouvel album, à cause de circonstances de vies difficiles et de pertes multiples pour les membres du groupe ces dernières années. « Mendacium » est un concept-album, narrant l’histoire d’un moine bénédictin du XIVe siècle, malade, incapable de quitter sa cellule au sein d’un monastère, dont la foi est mise à l’épreuve. Au fil de son déclin, il semble faire l’expérience d’une entité hideuse surgie par une déchirure de la réalité : mais est‑ce réel ? Ou bien une hallucination de son esprit tourmenté ? Si le groupe a poussé le concept jusqu’à reprendre les heures canoniales monastiques comme nom de plages, il n’a tout de même pas intégré des chants lithurgiques à ce disque ; on est pas chez Batushka / Patriarkh non plus. Mais les claviers amènent quelque chose d’étrange et quasi mystique. On appréciera aussi les deux interludes instrumentaux (« Prime » et « Vesper ») qui viennent judicieusement amener des respirations. Bah oui, car sinon le style d’Evoken ne nous en laisse pas beaucoup. Rythme pachydermique, riffs écrasants, chant ultra-profond et noirceur maladive, rien n’est fait pour nous laisser atteindre la surface de l’eau et respirer. Mais c’est ce qui fait la particularité du groupe. Ce qu’on pourrait reprocher au groupe (et là non plus ce n’est pas une nouveauté), c’est une tendance à un peu trop user des mêmes ambiances et sonorités. Ce qui induit aussi qu’on ne perçoit pas trop le déroulé de l’histoire de cet album, et ça c’est dommage parce que le concept était sympa. Mais côté funeral doom à l’ancienne et sans espoir, Evoken se défend encore bien.

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