Erlen Meyer est un groupe de black / post hardcore / sludge. C’est ok pour moi. Mais ce qui m’a surtout importé lors de mon enquête préliminaire, c’est sa provenance. Limoges. Ouf. Non, parce que, soyons clairs, chez moi le titre de ce deuxième album évoque plus une équipe de foot qu’autre chose. Et ça, c’est le genre de détails capable de très vite refroidir mon enthousiasme. Heureusement, cela ne semble être qu’une coïncidence. Et on est ici très loin des chants de supporter et des ambiances de stade. Erlen Meyer s’inspire des écrits d’auteurs de polar pour bâtir ses titres. Ceux-ci sont donc très logiquement noir charbon, rampants, oppressants. Leur brutalité s’exprime, certes, en permanence, mais ne prend jamais le pas sur l’ambiance. Et ça, c’est plutôt un tour de force. Erlen Meyer déploie une puissance sourde, une épaisseur… Il y a une notion de menace implacable, comme une coulée de lave avançant silencieusement dans la nuit noire, brûlant et figeant ses victimes dans un cri de douleur et de surprise qui restera à jamais sur leur visage, musée de la mort pour les générations futures. Autre fait marquant, la voix d’Olivier s’adapte parfaitement à chaque situation, tel un serpent qui mue au gré des saisons. « Sang et or » est un très bon disque, qui mérite plusieurs écoutes pour s’en imprégner complètement mais fait son petit effet dès la première écoute. Les claviers glaçants de « Coton cardé ». Les vitupérations post hardcore de « Vipères ». Le fantomatique « Le chant de l’hydre ». La vomissante « Enfer forgé ». Et, oh oui, oh combien, le terrible final « Trompe l’oeil », monument épique, horrifique et orchestral, où le texte glace autant qu’il fascine. Un titre judicieusement placé en dernière place, qui nous fait dire « waw, ils savent faire ça, les gars ? Faut que je réécoute le reste ! ». Et c’est reparti. Malin.
by Dyvvlad
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