Tous les fans de metal extrême qui ne connaîtraient pas encore les italiens d’Ephel Duath devraient rougir de honte après l’écoute de ce nouvel opus. Pas beaucoup plus que pour le précédent, me diront les initiés, mais plus le temps passe, et plus leur faute s’alourdit. Un petit point d’histoire donc : Ephel Duath est formé par un individu, Gabriele Ravaglia, qui a décidé de faire du black metal son cheval de bataille. Oui, mais voilà, le monsieur trouve déjà le genre étriqué, et s’aventure dès lors de plus en plus vers d’autres genres. Ainsi, les deux premiers albums, « Phormula » et « Rephormula », tout en étant fortement gorgés de black, ont déjà un parfum d’exotisme qui leur donnent un charme particulier. Pour l’album suivant, le phénoménal « The Painter’s Palette », le maître des lieux décide de s’entourer de musiciens de jazz, plus à mêmes de comprendre et de jouer les titres d’une richesse mélodique et d’une complexité extrêmes qu’il a composé. Rebelote pour cet album peut-être même un peu plus progressif que son prédécesseur. On y navigue donc à vue entre post hardcore, rock indé, jazz rock, metal fusion, un peu à la manière d’un Mr Bungle qui aurait bouffé du lion et abandonné tout humour. Car si toute trace de black a disparu, il faut se rendre à l’évidence, Ephel Duath, c’est pas Jo le rigolo. Entre ultra-violence et ambiances malsaines, pesantes ou menaçantes, l’auditeur sera ballotté sans ménagement, et les neufs titres ici présents ne lui laisseront le loisir ni de sourire ni de souffler. « Pain Necessary To Know » est une épreuve, un album dangereux, déconseillé aux petites natures et aux simplets, un manifeste de la créativité sans limites de son géniteur, qui frôle souvent la folie furieuse. Mais comme il est bon de se faire mal et peur à la fois parfois !
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