EMEL MATHLOUTHI : Everywhere we looked was burning

Troisième album pour la tunisienne Emel Mathlouthi. La belle s’était déjà fait remarquer et apprécier par son style habile, à mi-chemin entre la new world d’influence orientale et la musique électronique la plus planante, du trip hop à l’ambiant. Plus aguerrie et confiante, on s’attend donc à ce que le chemin parcouru jusqu’ici soit poursuivi et s’ouvre sur une musique plus grandiose encore. Et on a raison. Aérien, rêveur, poétique, on peut affubler ce troisième opus de bien des qualificatifs sans que ceux-ci ne lui rendent vraiment hommage. Bien sûr, il faut apprécier les ambiances cinématographiques (une bonne partie des titres s’adapterait parfaitement à diverses bandes originales, et il ne serait pas étonnant qu’on les croise dans ce domaine) et accepter de se coltiner une bonne dose de mélancolie. Mais c’est assez facile devant la beauté des titres. Et leur côté affecté trouve une raisonance dans le sujets abordé ici. En effet, Emel revient à l’origine du monde, aux quatre éléments qui donnent la vie à notre univers, s’alarmant et se lamentant sur le peu de cas qui est fait de la préservation de notre planète et nos conditions de vie. Le mélange entre effets électroniques, voix et instruments traditionnels se charge de faire le lien entre le ciel et la terre, et au final c’est une expérience assez unique que nous propose cet album. On lui reprochera tout de même une trop grande homogénéité des titres. Mais ça reste un disque au feeling unique, et qui vaut le coup d’être découvert !

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