
Destrage est un groupe italien qui avait rangé précipitamment dans la catégorie « metalcore ». Mais il pratique en fait quelque chose de bien plus tordu et psychotique que ça. Metal progressif ? On peut en trouver, autant dans les structures savantes que dans une instrumentation variée. Metal fusion ? Oui, il y a de ça aussi, même si ce terme évoque un côté groovy qui n’est pas forcément présent ici, ou du moins pas en permanence. Post metal ? Oui, on peut résumer comme ça, tellement ça part dans tous les sens. En tout cas, la chose qui est à l’oeuvre ici possède un pouvoir d’attraction qui dépasse ses frontières. Pour preuve, la présence de Devin Townsend sur « Private party » ; c’est quand même pas rien ! « So much. Too much » est l’album qui signe les vingt ans du groupe. Un album qui ne va toujours pas dans le sens d’un apaisement, même si les parties plus calmes sont plus nombreuses ici.On a même droit à une reprise inattendue mais assez bien sentie du « Vasoline » de Stone Temple Pilots. « So much.too much » n’est pas un disque facile. Plusieurs écoutes plus tard, je ne sais toujours pas totalement ce que je pense de l’ensemble de l’album. Je l’aime de façon parcellaire. Certains titres sont justes exceptionnels, d’autres sont un peu décevants. La question est bien sûr de savoir si le groupe va s’arrêter là ou continuer son chemin vers plus de souplesse mélodique. Pour ma part, je préférerais plus de « An imposter » et moins de « Everything sucks less », mais l’avenir est à ce stade incertain ; wait and see !