DESPERATE JOURNALIST : No hero


Il faut bien le dire, d’habitude quand on tombe sur un groupe cold wave / post punk, il présente un chant bien sombre et grave porté par un représentant de la gente masculine. Alors pour une fois que ce n’est pas le cas, on ne peut qu’être satisfait. Je n’avais jamais croisé la route de ce combo anglais, et pourtant « No hero » constitue son cinquième album. Comment a-t-il pu passer inaperçu ? Alors oui, c’est certain, Desperate Journalist ne présente pas de volonté notoire de faire évoluer le genre, de le faire vivre à son époque. De fait, « No hero » a quand même une forte coloration eighties. Moi, ça ne me dérange pas du tout, mais je conçois que ça puisse en titiller d’autres. Au grand jeu des comparaisons, moi je sortirai de mon chapeau le nom de The Organ. Un The Organ qui aurait rencontré les Cocteau Twins et engagé un clavier plus moderne. Tout ça sonne très bien. Les titres sont très pop, mais conservent ce spleen chevillé au corps. Les douze ans de métier du groupe ont porté leurs fruits, et chaque titre ou presque parvient à graver sa mélodie en nous. La voix de Jo Bevan, simple et aérienne, n’appuyant pas démesurément sur la touche pathos, est idéale pour ça : on s’y attache immédiatement et durablement. « Adah » et « No hero » qui nous accueillent sont là pour nous accrocher à leur tableau de chasse. « Afraid » est plus colorée avec son clavier très poppy, mais tout aussi bonne. Petit bémol pour « Comfort », un peu trop wave et pas assez cold à mon goût. Heureusement « Silent », bien plus sombre, l’éclipse totalement. « Underwater » me laisse un peu dubitatif, car il présente un équilibre précaire entre joie et tristesse. En revanche je trouve « 7 » absolument énorme. On arrive ensuite au single « Unsympathetic 1 & 2 », et il le mérite bien avec son refrain simple mais excellent. « You say you’re lonely » est également sorti en single, mais malgré son émotion portée comme un étendard, me convainc moins. Enfin, « Consolation prize » est certainement le titre le plus léger et pop de l’ensemble, et comme vous le savez, ce n’est pas vraiment mon trip. Le bilan de tout ça reste très positif, car même les titres selon moi les moins marquants restent forts. Desperate Journalist est vraiment une formation de qualité et ce disque est une découverte majeure pour moi.

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