
Je ne rate jamais un disque de Crowbar. En plus, celui-ci sort littéralement du permafrost, après deux ans de blocage suite au covid. Alors si le groupe a décidé de le sortir aujourd’hui, c’est qu’il pense que « Zero and below » est encore assez pertinent, et n’a pas besoin d’être revu et corrigé pour faire son boulot correctement après tout ce temps. Et il a raison. Ah, c’est certain, on ne va rien trouver de bien nouveau ici : Crowbar pratique encore et toujours son mélange de sludge et doom, Kirk Windstein a toujours cette voix qui transpire le goudron fondu, et on y trouvera encore le même type de riffs et le même type de morceaux. Et qui s’en fout ? Moi. Parce que de toute façon, je n’attends rien d’autre de Crowbar, et que, si son propos est le même depuis bien longtemps maintenant, il est toujours assez inspiré pour assurer le coup de façon exemplaire. On appréciera particulièrement la chanson-titre, qui montre encore que c’est dans l’alliance du désespoir, de la puissance et de la mélodie que le groupe excelle. Mais si ce titre est le couronnement de cet album, son point culminant, si à la première écoute il occulte un peu le reste, les suivantes rendent justice à l’ensemble. Rien ici n’est à jeter, aucun segment ne démérite, et on ne peut (en plus) qu’espérer que la quintessence du groupe soit en chemin, inspirée par des mois d’isolement et d’impuissance qui à coup sûr auront renforcé la tendance à la dépression du grand barbu en chef. Bref, que du bon, et paradoxalement une bonne dose d’espoir pour le futur.