« Despicable » m’avait plutôt fait bonne impression. Mais je lui avais quand même reproché, s’il employait des méthodes similaires, de le faire avec moins de brio, de négliger les mélodies. Le problème, c’est que le titre « Torn arteries » qui ouvre ce nouvel opus va exactement dans le même sens. Certes, on retrouve tous les marqueurs du groupe, mais il manque ce riff imparable qui m’a décroché les cervicales à de nombreuses reprises sur ses œuvres maîtresses. « Dance of Ixtab » fait un peu mieux et dispose d’une vidéo d’animation bien sympa, mais son positionnement mid-tempo me freine un peu. « Eleanor rigor mortis » confirme ce choix de reprendre le flambeau d’un death n’ roll qui ne boude pas les soli mais ne se sent plus obligé de foncer pied au plancher. Et bien c’est dommage, parce qu’en l’occurrence, avec quelques BPM de plus, je suis certain que ce titre aurait eu bien plus d’impact. « Under the scalpel blade » a beau porter un nom qui laisse rêveur, presque un gimmick à lui tout seul, arrivé dedans, on continue hélas à s’ennuyer. Arrivé au refrain, ok, il y a quelque chose, mais ça ne tient pas assez longtemps pour qu’on en rêve la nuit. Vite, « The devil rides out » arrive, et on se dit qu’on est presque parvenus à la moitié de l’album, et qu’il serait temps qu’il se passe quelque chose de significatif. Et c’est le cas ; ce titre est la meilleure chose qui nous soit tombé dessus depuis le début de l’album. « Flesh ripping sonic torment limited » et son intro jazzy laisse autant pantois que dubitatif. Le reste est un peu mieux, mais manque tout de même d’accroche, et le break puis la partie finale, certes originaux et osés, me laissent froid. « Kelly’s meat emporium » rattrape le coup, même s’il surfe un peu trop sur la vague « Heartwork » aussi. « In god we trust » m’ennuie, « Wake up and smell the carcass / caveat emptor » et ses influences stoner sludge encore plus marquées (une constante sur l’album) aussi. Enfin, « The scythe’s remorseless swing » remet la balle au centre, sans plus. Bilan plus que mitigé donc pour moi. Certes, « Torn arteries » fait plus qu’assurer le minimum syndical parfois, mais il s’avère tellement peu équilibré que son écoute est pour le moins malaisante, au mauvais sens du terme. Et merde.
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