« Rock from Poitou-Charentes ». Oui, bon, c’est quand même moins prestigieux de venir de Jarnac que de Memphis ou même Rennes. Mais il faut dire aussi que Cafe Flesh n’est pas forcément un groupe sérieux non plus, même s’il ne plaisante pas avec la musique. Qualifiés d’abrutis par ceux qui les ont rencontrés, ils ont pris pour pseudonyme le titre d’un film de science-fiction pornographique assez barré, et le titre de ce deuxième méfait en dit de toute façon long sur le côté décalé du combo… Cafe Flesh pratique un genre hybride, entre rock indé, noise, garage, blues-rock furieux et free rock, le tout avec un chanteur-saxophoniste. Ça y est ? Vous êtes perdus ? Imaginez donc Morphine, Motorhead et Unsane copuler, et vous aurez une idée de ce qui vous attend sur ce disque. Chaos organisé, chansons à géométrie variable, influences qui s’entrechoquent, les titres s’enchaînent sans forcément que l’on en retienne un en particulier. Groupe de scène par essence, Cafe Flesh propose une expérience plutôt qu’une collection de moments musicaux. Ça tourbillonne, ça vrille les tympans, ça fait bouger les jambes, ça pète de partout, c’est foutrement vivant et énergique, et ça n’a peur de rien ni de personne. Après, on aime le genre ou pas, et il est certain que les fans de John Zorn ou Painkiller ne sont pas légion, mais le fait est là : à Jarnac, on sait faire aussi !