Behemoth et son leader sont depuis quelques années déjà une arme de destruction massive doublée d’une formation à l’intelligence redoutable. Une aura qui ne saurait qu’être amplifiée par l’épreuve dont Nergal est sorti victorieux il y a quelques mois. Et c’est encore sans compter sur la qualité de ce dixième album studio des polonais. Car oui, « The Satanist » est une tuerie. Plus massif, plus grandiose, plus épique, plus violent, il fait encore franchir un palier au combo et balaie complètement la concurrence. Behemoth sait ici parfois se faire plus rampant, moins direct, quitte à se la jouer mid-tempo comme sur la chanson-titre. Effrayant de technique et de maîtrise, ce disque est celui que l’on ne pouvait que fantasmer. Du début à la fin, il tient en haleine et fascine. Pour singer le christianisme qu’il conspue, on pourrait parler de résurrection ou de transcendance. L’adjectif miraculeux serait trop fort, puisque le potentiel était bien là, mais incroyable semble bien choisi. « The Satanist » se pose en pierre angulaire du metal extrême, et fort de son statut d’oeuvre-martyre, de disque qui n’aurait jamais du voir le jour, risque d’y rester un moment.
Behemoth : Blow your trumpets Gabriel