Les new yorkais sont depuis quelques années perçus comme des leaders du hip-hop, poussant le genre dans ses derniers retranchements, lui rendant ses lettres de noblesse en s’employant à le faire évoluer dans le bon sens, en expérimentant des idées saugrenues, en l’hybridant avec tout ce qui passe à leur portée. Revoici donc nos savants fous pour un huitième album immédiatement reconnaissable mais qui encore une fois apporte son lot d’incongruités. La plus grande étant peut-être la façon dont le disque a été mixé. Je veux bien que les sons « crades » soient à la mode, mais là, ça devient même parfois pénible. Et on se dit que le trio a peut-être perdu son flair en confiant ce boulot à Zdar (Cassius), ou que celui-ci, voulant faire dans l’original, a expérimenté à outrance. Bref, ça sonne underground ; fouillis, sale, lointain, pas forcément très agréable à l’oreille. Côté titres, pas d’énorme tube à l’horizon, mais un disque plus homogène qu’il n’y paraît ou que ne le laisserait penser sa genèse (il s’agirait non pas d’un volume deux mais d’un volume un agrémenté de nouveaux titres à la suite d’une reprise du travail en studio ). Bon, ceci dit, s’il est possible de s’extasier devant l’ingéniosité des gars, de louer le seigneur de nous donner à entendre un album aussi riche, on peut tout de même regretter que « Hot Sauce Committee Part Two » fasse plus suer du ciboulot que des guibolles.