
Parfois, au hasard d’un calendrier de sortie, on tombe sur un artiste inclassable comme Astromeda. Je ne connais ni son vrai nom, ni son origine, ni le reste de sa discographie. En lançant « Angelburst », je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre. J’ai lu ici ou là qu’il s’agissait d’electro ambiant. Ah bon ? Parce que « Soulfall », c’est clairement du neo-classique, une pièce à la fois puissante, renversante et inspirée. Après cette entrée en matière impressionnante, « Silent reverie » enchaîne de façon bien plus classique, en mode ambiant piano. « Annihilation », lui, déploie carrément un smooth jazz bien loin des fracas qu’on imagine à la lecture du titre. Le morceau-titre se fait effectivement plus ambiant, mais inclus aussi une sorte de guitar synth assez désuet. Franchement, je ne sais pas où Astromeda veut en venir, mais il a une liberté de ton certaine. « Lapnova », en revanche, plonge complètement dans l’electro ambiant plutôt typé nineties, mais s’avère un peu trop classique. Je suis assez content de retrouver un titre neo-classique proche de la musique de film avec un « Apollinaire » assez réussi, et un « Art angels » qui y ajoute des voix étranges, entre l’angélique et le fantastique, et un touché piano jazz. Le reste de l’album se partage entre ces différentes ambiances, passant de l’une à l’autre avec désinvolture. « Angelburst » est une somme ; il enchaîne quasiment deux heures de musique, ce qui peut paraître bien trop pour un tel style. Mais il faut le prendre comme un voyage, une épopée, un film sans images. En fermant les yeux, bien sûr, chacun(e) se fera le sien, et peut-être qu’il n’aura rien à voir avec le vocabulaire apocalyptique des titres d’Astromeda, mais il sera en tout cas accompagné d’une musique sensible et assez virtuose, pour peu qu’on soit sensible à la musique de film dramatique et pas allergique au neo-classique.