ANTRISCH : Expedition II : die passage

Un peu déconnecté thématiquement des habitudes du genre, Antrisch est un groupe allemand dont le nom signifie « étrange » et qui fait peu de cas des habituels appels au malin, lui préférant des récits historiques et de voyage. D’ailleurs, cet « Expedition II : die passage » (rien à voir avec les enfants qui n’auront pas de cadeaux à noël), premier album du groupe après un ep dont, j’en suis certain, vous saurez deviner le nom, explore encore une fois les endroits les plus reculés et hostiles du globe, en s’attachant à décrire les effets de ces voyages et conditions extrêmes sur le corps et l’esprit humain. Le tout au travers d’un black metal atmosphérique de premier ordre. L’histoire dépeinte ici, c’est celle du HMS Erebus et du HMS Terror, deux navires anglais partis en 1845 conquérir le passage du Nord-Ouest, un espace maritime de l’océan Arctique, près du Canada. Je vous la fais courte, ça va être un fiasco total, les deux bateaux se retrouvent bloqués dans la glace et l’ensemble des deux équipages meurt dans des circonstances plus ou moins abominables (gelés, malades, perdus, mangés par des cannibales…). Forcément, une telle mésaventure occasionne une bonne dose d’angoisse, de désespoir et d’échec critique sur le test de santé mentale, et on retrouve bien évidemment tout cela retranscrit en musique par nos teutons. Je dis bien « en musique », parce que n’étant pas germanophone, on pourrait aussi bien me chanter la recette de la tarte aux quetsches que je ne verrais pas la différence. Mais le groupe sait en tout cas magnifiquement doser et amener les ambiances afin de nous faire ressentir l’ensemble des émotions décrites ci-dessus. Oh, attention, on est pas en territoire post black : le style reste quand même très brut et classique, mais Antrisch sait ralentir (considérablement) le tempo, se montrer mélodique et installer deux-trois gimmicks pour donner le change. Et donc, « Expedition II », qui aurait pu passer inaperçu, se révèle un très bon disque du genre d’un groupe qui s’éloigne assez de son matériau de base pour qu’on ait envie de partager une planche flottante avec lui.

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