
Antinoë a débarqué en 2023 avec un projet plus qu’excitant concrétisé par la sortie d’un premier “album” en format digital sorti un peu sous le manteau, “Whispers from the dark past”. Pourquoi était-il si excitant ? Parce qu’il se proposait de revisiter façon piano-classique et ambiances fantômatico-gothique des classiques du black metal. Et la dame affichait une très belle collection de titres, et parmi eux deux de mes favoris, “I am the black wizards” d’Emperor et “Isoders dronning” d’Enslaved. Autant dire qu’il me fallait étudier la chose. Et si je ne vous en ai pas parlé ici, c’est que la chose en question n’était pas vraiment distribuée massivement. Deux ans plus tard donc, revoilà le one-woman band espagnol revenu sur le devant de la scène. Mais cette fois avec un vrai premier album, et uniquement des compositions originales. Un disque qui a pour thème central le deuil (oui, bah en même temps vu le genre musical, ça pouvait pas être les modes de cuisson de merguez), et qui s’illustre au travers de 12 titres ayant pour point commun un certain minimalisme instrumental. Un piano, des choeurs éthérés, de l’écho, c’est à peu près tout ce qu’on trouvera à chaque fois. Et malgré cette économie de moyens, une grande variété d’ambiances est développée. Et surtout, surtout, la composante black metal du son d’Antinoë est vraiment toujours perceptible. Pour les amateurs du genre, ce sera vraiment flagrant ; la dame est une connaisseuse, et elle a probablement éclusé une bonne partie de la production des groupe du revival black des nineties. Elle en maîtrise en tout cas les techniques de compositions, les ambiances et les sonorités, et parvient sans mal à les retranscrire ici, tout en apportant sa touche personnelle, sa vision propre. Bien sûr, celles et ceux qui trouveront ici des similarités avec un Elend n’auront pas forcément tort non plus. Mais je pense que c’est plus une équation type « les mêmes causes créent les mêmes conséquences ». En tout cas, « The fold » arrive à être à la fois très marqué par ses influences, totalement affiliable à sa créatrice et très personnel et original. Ce n’est clairement pas donné au péquin de base, et on ne peut qu’applaudir Antinoë pour ça. Bien sûr, le piège est que justement l’artiste s’enferme un peu dans son univers, et aura peut-être du mal à se renouveler à l’avenir. En tout cas, je veux être là pour en juger ; quelle virtuosité les amis !






