On ne peut nier qu’Einar Solberg est diablement intelligent. Le musicien a su s’entourer des bonnes personnes, saisir les bonnes opportunités et opérer des virages stylistiques opportuns au meilleur moment. Ainsi, il est difficile de trouver des faiblesses dans sa discographie. On peut bien entendu accrocher ou pas, mais chaque disque présente des qualités indéniables. « Melodies of atonement », annoncé un peu plus musclé que « Aphelion », a de quoi faire saliver, même si on se doute que le groupe va éviter le volte-face qui fâcherait sa fanbase. « Silently walking alone » a la lourde tâche de nous appâter et… il s’en sort avec les honneurs, avec son côté hybride entre rock et metal et son riffing obsédant. Leprous joue avec nos nerfs, en conjuguant dans une formule qui tient de l’alchimie des structures progressives, des guitares volontaires puissantes, des motifs électro discrets mais essentiels, un groove qui confine au jazz, et des mélodies vocales délicates ou plus rageuses. Oui, on sait le groupe capable de tout ça, on l’a déjà expérimenté, mais pas forcément sous cette forme. Est-ce la quintessence de la musique des norvégiens ? Pessimistes, on serait tentés de le croire si le combo ne nous avait pas habitués à toujours rebondir et se remettre en question. Leprous se compare à un Muse sans mélodie mièvre. Je le laisse assumer seul un tel coup, mais c’est vrai que les deux groupes partagent des goûts communs. Cependant on peut affirmer que Leprous est bien plus marqué metal et prog, et se féliciter qu’il évite les sonorités plus disco ou mainstream. On pourrait, pourquoi pas, citer Queen pour la propension à naviguer entre deux eaux, l’inventivité des musiciens, leur génie pour les détails / gimmicks qui portent une chanson et l’attirance pour les aigus du vocaliste. Ou alors on pourrait juste avancer que Leprous se hisse au même niveau qualitatif que ces formations, qu’il trace une route qui lui est propre, et espérer qu’elle l’amènera le plus loin possible. « Melodies of atonement » est une belle collection de titres marquants qui ramènent (et c’est bien) les guitares dans le jeu.
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