
« Afraid of tomorrows » ? Tu m’étonnes, il y a un peu de quoi, et de plus en plus… Le groupe a enregistré son premier album durant la période covid et en est ressorti frustré à bien des niveaux. Il a donc changé quelques éléments sur sa méthode de composition, s’ouvrant à plus d’expérimentation et de styles que « Reeling » nous l’avait montré. « The last dance » nous accueille avec cette phrase qui sonne comme un regret débordant d’émotion « If only you take my hand ». L’émotion de la voix de Lia Metcalfe, souvent vibrante, est un guide naturel dans la jungle indie rock des 12 titres de cet album. Elle y explore des sentiments plus sombres, des blessures plus profondes, au travers de titres plus intimistes que sur la première sortie des Mysterines. Ainsi, celles et ceux qui pensaient trouver ici des chansons encore plus directes et un style plus catchy seront peut-être déçus. Mais ce supplément d’âme fait pour moi tout le sel de cette suite, et le rend bien plus intéressant. Ce côté abrasif, cette lassitude qui transparaît après des mois de tournée et de promotion, certains la comparent à l’authenticité rock d’une PJ Harvey. Oui, il y a un peu de ça, même si on descend ici encore plus profond. Les Mysterines ont le pouvoir de nous entraîner avec eux dans un univers tendu, désespéré et urbain. Cependant, ils ne cherchent pas à nous impressionner par leur style, misant tout sur ce relatif dépouillement, sur ce retour à une base indie rock ; est-ce vraiment une bonne idée, et est-ce que ce sera suffisant pour conquérir une deuxième fois les fans ? Même si je suis assez accroché par ces nouveaux titres, je n’en suis pas convaincu, car leur similarité et leur simplicité n’est ni moderne ni inoubliable…






