Ce soir, je m’intéresse au sixième (oui, déjà) opus d’Emika. L’anglaise d’origine tchèque est vivant à Berlin (vous suivez?) opère depuis quelques années en territoire électro, et ce sans besoin de personne ; sortant même ses productions sur son propre label depuis 4 ans. Sur ce disque, elle magnifie la tristesse, héritage familial assumé, au travers de ses compositions qui démontrent son amour de la musique électronique et de ses différents sous-genres ; downtempo, glitch, trip hop, synth pop… Sa musique, à la fois rythmique et mélodique, accroche dès la première écoute mais ne tombe jamais dans la facilité. Le son y est chaud, l’espace sonore bien rempli, recouvert de couches complémentaires ; rythmique acide, nappes atmosphériques, percussion obsédante, voix froide et sexy, thème délicat mais percutant, et un espèce de souffle, de brasier en fonds qui nous donne une impression d’étouffement, de hammam musical. C’est d’ailleurs cette dualité entre mélancolie glacée et traitement du son particulier qui différencie ce disque de ses cousins electro trip hop. Enfin, ça et le savoir-faire de la dame, qui maîtrise son sujet et ses machines à la perfection et amener ses auditeurs où elle le souhaite. Et ça marche. Les écoutes s’enchaînent sans qu’on se fatigue, et on prend plaisir à analyser chaque élément et disséquer chaque titre, en y trouvant à chaque fois quelque chose d’intéressant. Une réussite !
Emika : Run
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