
Vous n’en pouvez plus d’attendre le prochain Ghost ? Le (hard) rock seventies vous obsède, vous vous en levez la nuit ? Alors, arrêtez-vous un moment sur ce troisième album des Texans de Warlung. Formé en 2016, le groupe n’a pas chômé depuis, produisant de solides albums d’un genre oscillant entre hard rock, heavy metal soft et rock psychédélique, le tout clairement orienté rétro. Un style qui pourrait plaire autant aux fans de revival heavy doom qu’à ceux qui ne jurent que par le classic rock, puisque Warlung ne cherche jamais à donner dans la surenchère ; pas de son plus gras que les autres, pas d’instrument fétiche, pas de fioritures inutiles. La voix, elle, se fait souvent aérienne, un peu à la manière d’un Layne Staley (Alice In Chains). Bref, Warlung a fait le choix de ne pas innover, mais d’arpenter un chemin bien balisé et connu d’un public avide de retrouver leurs charentaises musicales. N’y voyez rien de désobligeant, mais c’est un fait : oui, « Optical delusions » est vraiment un très bon disque du genre, mais il s’avère quand même assez plan-plan. Ce qui explique ma lenteur à en publier la chronique (le disque est quand même sorti en octobre 2020). Alors pourquoi je me suis décidé tout de même ? Pour la raison énoncée ci-dessus ; malgré son côté attendu, cet album remplit largement ses promesses, chaque chanson étant parfaitement calibrée selon un cahier des charges exigeant et précis, avec cet entrecroisement perpétuel entre thèmes mélodiques sombres et écriture pop, le tout magnifié par un jeu de guitare exemplaire. Et c’est quand même confortable de retrouver du bon gros rock sans risquer d’être déçu par un surcroît d’orgueil mal placé ; bref « Optical delusions » fait un peu comme les autres, mais le fait mieux.